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Biocontrôle : conseil et vente seront-ils séparés ?

Virginie Alavoine, cheffe du service des actions sanitaires à la DGAL, a détaillé la stratégie de déploiement des produits de biocontrôle, lors des 6es rencontres annuelles du biocontrôle, le 21 janvier à Paris. © IBMA France

Au cours des 6es rencontres du biocontrôle, la représentante du ministère de l’Agriculture, Virginie Alavoine, a laissé entendre que conseil et vente seraient séparés pour le biocontrôle, dans un dispositif identique à celui des produits phytos. Agrodistribution fait le point sur la réglementation.

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En ouverture de la journée organisée par IBMA le 21 janvier à Paris, Didier Guillaume a réaffirmé l’engagement des pouvoirs publics pour le biocontrôle, considéré comme « un levier fondamental » pour remplacer les produits phytos.

« Il nous faut identifier tous les moyens d’action pour accentuer le déploiement des produits de biocontrôle », a martelé le ministre de l’Agriculture, annonçant une feuille de route sur cinq ans élaborée avec les professionnels.

Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, aux rencontres biocontrôle 2020. © A.-M. LAVILLE

Une priorité dans le pacte productif…

Un peu plus tard, au fil d’une table ronde, Virginie Alavoine, cheffe du service des actions sanitaires à la DGAL, a détaillé cette stratégie de déploiement en quatre axes. Y sont inclus la définition de produits à faible risque, la recherche, l’innovation, les dispositifs fléchés, la surveillance biologique. Elle a souligné que « le biocontrôle fait partie des priorités dans le pacte productif », en ajoutant que le ministère misait beaucoup sur l’action collective pour le déployer à travers les GIEE et les fermes 30 000.

… mais une séparation du conseil

Interrogée sur le rôle des distributeurs, Virginie Alavoine a ensuite jeté un froid en déclarant que la séparation conseil/vente s’appliquerait aux produits de biocontrôle. Annonce inattendue ! La réaction ne s’est pas fait attendre. Baptiste Breton, codirecteur de la coopérative La Tricherie, a rétorqué que « la séparation serait un coup d’arrêt pour la diffusion du biocontrôle qui nécessite un suivi de chaque exploitation ». Une position partagée par d’autres participants. « Le dispositif va changer et il faut trouver une bonne articulation », a conclu Virginie Alavoine, sans détailler comment le déploiement du biocontrôle pourrait fonctionner en excluant les coopératives et négoces.

De dr. à g., Jennifer Lewis (IBMA Global), Virginie Alavoine (DGAL), Baptiste Breton (La Tricherie), Nicolas Chartier (Dephy-Ecophyto), Philippe Rothgerber (viticulteur), lors de la table-ronde partage d’expériences des 6es rencontres annuelles du biocontrôle, le 21 janvier à Paris. © A.-M. LAVILLE

Le salut dans les fiches CEPP

Si elle a surpris, la mesure n’est pas inédite. Comme le confirment la FNA et Coop de France, l’ordonnance n° 2019-361 du 24 avril 2019, qui précise les modalités de séparation, parle bien « des produits phytopharmaceutiques », sans exempter les produits de biocontrôle, ce qui les met de facto dans le même sac. Cela étant, le conseil pour ces produits n’est pas formellement interdit aux vendeurs.

« Les textes de loi prévoient qu’une entreprise agréée pour la distribution de produits phytos a la possibilité de réaliser le conseil à l’utilisation des produits de biocontrôle intégrés au dispositif des CEPP », détaille Denis Longevialle d’IBMA. Le bémol étant que tous les produits de biocontrôle ne font pas l’objet de fiches actions : il reste donc à les y intégrer, ce qui n’est pas forcément simple.

A.-M. Laville et M. Coisne

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